Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
Jules Laforgue
L'extase du soleil, peuh ! La Nature, fade
Usine de sève aux lymphatiques parfums.
Mais les lacs éperdus des longs couchants défunts
Dorlotent mon voilier dans leurs plus riches rades,
Comme un ange malade...
Ô Notre-Dame des Soirs,
Que je vous aime sans espoir !
Lampes des mers ! blancs bizarrants ! mots à vertiges !
Axiomes in articulo mortis déduits !
Ciels vrais ! Lune aux échos dont communient les puits !
Yeux des portraits ! Soleil qui, saignant son quadrige,
Cabré, s'y crucifige !
Ô Notre-Dame des Soirs,
Certes, ils vont haut vos encensoirs !
Eux sucent des plis dont le frou-frou les suffoque ;
Pour un regard, ils battraient du front les pavés ;
Puis s'affligent sur maint sein creux, mal abreuvés ;
Puis retournent à ces vendanges sexciproques.
Et moi, moi, je m'en moque !
Oui, Notre-Dame des Soirs,
J'en fais, paraît-il, peine à voir.
En voyage, sur les fugitives prairies,
Vous me fuyez ; ou du ciel des eaux m'invitez ;
Ou m'agacez au tournant d'une vérité ;
Or vous ai-je encor dit votre fait, je vous prie ?
Ah ! Coquette Marie,
Ah ! Notre-Dame des Soirs,
C'est trop pour vos seuls reposoirs !
Vos Rites, jalonnés de sales bibliothèques,
Ont voûté mes vingt ans, m'ont tari de chers goûts.
Verrai-je l'oasis fondant au rendez-vous,
Où... vos lèvres (dit-on ! ) à jamais nous dissèquent ?
Ô Lune sur la Mecque !
Notre-Dame, Notre-Dame des Soirs,
De vrais yeux m'ont dit : au revoir !