Sans lui

[Couplet]
Six milliards d’humains, six milliards d’univers et de particularités
Le nombre tue l’unité
L’histoire de l’humanité, un dièse qui va finir mal
Non, on n’va pas tous embarquer pour un programme spatial
L’espèce qui va s’éteindre, le seul tableau qu’j’arrive à dépeindre
L’avenir meilleur pour nos gosses je n’y crois pas trop
Le présent, une femme enceinte toxico
Quand son fils futur viendra au monde, l’enfant sera accro
Naissance dans la douleur, l’euphorie artificielle
Tout commence pour se terminer, mais on croit que les malheurs tombent du ciel
Quand ils nous frappent, on veut échapper à la peine à l’abri dans une planque
Rester c’est souffrir parce que ceux qui partent nous manquent
Le soir j’éteins l’portable, j’me prends pas la tête
Si Dieu le souhaite, j’me réveillerai, j’affronterai la vie et c’qui va avec
Alors ma peau aura le vert des treillis
Une guerre où on obéit aux ordres donnés par les capitaines d’industrie
J’suis comme tout l’monde, j’suis mal placé pour faire l’apologie d’l’écologie
C’est vrai mon pote, on prend tous le climat pour nos chiottes
C’est forcément nos vies qu’on va compromettre
À force de respirer, de bouffer notre propre merde
Si vivre c’est ressentir, nos plus grandes joies sont cellules microscopiques
Millimètres carrés d’espace entre pôles et tropiques
Cyclones, séismes, tsunamis, c’est à tous d’en souffrir
La planète est née, elle vit et elle va mourir
Pas simple de se remettre en cause, d’se dire qu’on n’est pas grand-chose
Humilité est en pause, orgueil et déclin sont en osmose
Les questions qu’on s’pose révèlent les réponses que l’on attend
Nul n’a l’œil sur la montre, et on se dit qu’on a l’temps
Dans le cerveau du tricheur, seul son cœur a la fraîcheur
Il n’étreint qu’avec les bras du défricheur
On se croit éternels dans l’Histoire de la Terre
On n’a rien d’essentiel, mais l’arrogance n’est pas très chère
On ramène tout à notre échelle
S’étant autoproclamés stars de notre époque
On s’la raconte avec mais elle n’est pas à nous, comme une voiture de loc’
Je visualise les crashes dont mon pessimisme raffole
Quand la cote de l’avenir s’effondre comme les réserves de pétrole
C’est p’t-être pas plus bête de s’soucier de rien
Ecrire des rimes qui font rire et qui vont pas bien loin
2011, quels sont les stigmates indélébiles
Häagen-Dazs strawberry, Blackberry écran tactile
Manchester United
Pour jalonner la course, les choses doivent marquer leur temps
Il y aura une ligne d’arrivée, mais il n’y aura pas d’gagnant
Il n’y a peut-être rien d’effrayant
Mais en tout habitant d’la Terre, existe le souffle du croyant
Pour qui la fin signifie châtiment
Qu’il soit d’Orient, d’Occident, Noir, Blanc
À la tête d’un Etat ou adossé au mur d’un bâtiment
Condition sine qua non, il n’y a qu’un sens dans la vie
Le monde a commencé sans l’homme, et il s’achèvera sans lui