Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Jean Ferrat
Dis qu'as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuit
Il avait toujours dans la tête
Le manège d'anciens tourments
De la fenêtre par moment
Parvenaient des bouffées de fête
Où sont les lumières lointaines
Voici fermés les yeux éteints
Ce chant des lilas au matin
De Montmartre à Mortefontaine
Dis qu'as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuit
Tu meurs sans avoir vu le drame
Carco qui ne sus que chanter
Te souviens-tu de cet été
De Nice où nous nous rencontrâmes
On faisait semblant d'être heureux
Le ciel ressemblait à la mer
Même l'aurore était amère
C'était en l'an quarante-deux
Dis qu'as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuit
Excuse-moi que je le dise
Dans ce Paris où tu n'es plus
Comme Guillaume l'a voulu
Qu'un nom qui se mélancolise
Que l'avenir du moins n'oublie
Ce qui fut le charme de l'air
Le bonheur d'être et le vin clair
La Seine douce dans son lit
Dis qu'as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuit
Ce coeur que l'homme avec lui porte
Ne change pas avec le vent
Nous mettrons demain comme avant
Des coquelicots à nos portes
Les mots que nous avons cueillis
Les voici pour celui qui meurt
Passent les gens et tu demeures
O poète de mon pays
Dis qu'as-tu fait des jours enfuis
De ta jeunesse et de toi-même
De tes mains pleines de poèmes
Qui tremblaient au bout de ta nuit