Un Branleur

J’ai commencé c’texte les yeux rivés vers le sol, le bitume, la tête baissée en guise de servitude une clé d’sol pour ouvrir une porte rouillée depuis l’départ déjà souillée avant qu’on l’approche. A travers la serrure j’vois bien qu’ça brille derrière mais c’monde la veut pas d’moi chez lui c’est clair. Si j’écris c’est avant tout pour décrire les miens et faire savoir aux imbéciles qu’on est pas des cons. Ils nous prennent pour des déchets normal on vit dans des villes poubelles cités dortoirs où il est difficile de dormir. Mais où c’est facile de galérer « sec » , et ça pour galérer on galère…On connaît tous des échecs qui nous bousillent le moral nous rendent faignant au possible et nous pousse à l’inconcevable, on fera des conneries dans l’enfance qu’ils appelleront délinquance pour rendre éloquent leurs discours et leur chiffres. Et mon camp assiste à ces JT qui nous disent avant tout assistés, et oui c’est ça l’système. Plus que tout pris pour des moins que rien puisque nous la parole on doit la prendre avec un micro. Apprendre à lire tôt entre les lignes de leurs écriteaux de leurs publicités si loin de nos vies d’citadins d’banlieusards appelés branleurs et j’te l’dit sans laisser d’mots au hasard
J’suis un Branleur un mec qui crache dans l’vide, qui marche avec une capuche et t’salue avec wesh bien. J’ai pris l’pli tout p’tit et ça part pas, t’façon j’ai pas envie d’regretter d’où j’viens
J’suis un Branleur un mec qui crache dans l’vide, qui marche avec une capuche et t’salue avec wesh bien. J’ai pris l’pli tout p’tit et ça part pas, t’façon j’ai pas envie d’regretter d’où j’viens
Le fond du trou j’lai pas connu j’sui sincère j’ai pas grandi dans la misère mais 12 ans au 12 de l’Aubrière ça forge, ça forme le caractère, ça force à garder les pieds sur Terre. Car même si ta tour tutoie les nuages ça t’aide pas à rêvasser mais plutôt à voir arriver l’orage en premier. Et dans les yeux des p’tits laisse tomber c’que j’vois trop portent le poids d’famille déchirer fais chier ça s ‘arrange pas y’a pas d’boulot pour les rents-pa, des ascenseurs en panne, des désastres on s’en rend pas forcément compte mais ça s’multiplie et une multitude le crache sur multipiste. J’ai pas d’excuses pour avoir pris des mauvais chemins, des sales tournants ancrés dans mes tourments. Auprès d’ma tour ça sent les gens qui s’serrent la ceinture et on s’étonne que des gens s’tuent. C’est pas moi qui l’ai vue sauté du 12ème étage et c’est plus moi qui vit dans ces putains d’cages, mais merde comment j’pourrais r’gretter cette enfance. Dédicace à Ben-Chérif , Amar et Khaled Fahrenheit. Génération 87 en direct de ma tête ça fait des festins au pudding au chips et à la Steff. Ca traine devant Maxicoop ou Atac la Rabat’, ça jouent aux billes draguent les filles esquivent les caravanes. Et j’en place une pour mes gens que l’Etat ravage et qu’ils appellent la France du bas jusqu’au dernière étage, c’quartier en guise de jardin ou personne planquait d’œufs à Pacques, rien d’cacher ici sauf des batards d’la BAC. Mais t’inquiètes ils nous connaissent pas on a pousser devant San Goku et Vegeta et l’résultat c’est regrettable mais pour l’Etat et pour longtemps :
On reste des branleurs, des mecs qui crachent dans l’vide, qui marchent avec une capuche et t’saluent avec wesh bien on a pris l’pli tout p’tit et ça part pas, t’façon on a pas envie d’regretter d’où on vient
J’suis un Branleur un mec qui crache dans l’vide, qui marche avec une capuche et t’salue avec wesh bien. J’ai pris l’pli tout p’tit et ça part pas, t’façon j’ai pas envie d’regretter d’où j’viens. J’suis un branleur…