Mauvais jours

J’mène une double vie comme Bruce ou Soda
J’suis l’jour et la nuit tempérament sauvage
Si j’pense à l’avenir c’est forcément dommage
J’ai plusieurs facettes qui sont toutes au chômage

Impossible pour moi que j’me projette
J’suis bloqué empalé sur une brochette
Prisonnier comme le sang dans la moquette
Rien à faire j’fonce tout droit comme une rocket

Je n’tiens plus les rênes, même si j’connais l’terrain
J’ai peur d’atterrir toujours l’pied sur l’frein
J’passe des larmes au rire et du rire au drame
En recherche d’harmonie comme pour mes kilogrammes

J’suis pas l’reflet d’ces jeunes sous cocaïne
J’ai plus la rage j’ai plus d’force sous les canines
J’redoute une fin à la Kurt Cobain c’est dire la noirceur qui m’anime à part ça tout baigne

C’est pas une vie d’se dire tant pis
Même si j’rêve que ma voix plie tes amplis
J’ai l’impression qu’j’ai pas fini d’ramper, d’rapper, d’courir après une vie bien remplie

En plus j’fais pas sociable avec mes yeux d’cockers
Ouais mec les jetons mais pas ceux pour l’poker
Un grain sous l’crane mais t’inquiète on reste en bons termes tant qu’jpète pas un cable t’as pas d’soucis à t’faire

J’veux bien finir comme Sobotka
Une vie face à la mer posté sur les docks
Pas sur internet à rechercher des potes ou à envoyer des pokes à quelques meufs à pote-ca

V’la pas du son pour tes sauteries
J’sais pas faire pour les autres rives
Comme Logan j’suis canin et mes os griffent
Ces images de gamins dans mes zones grises

Et même si on t’répète que t’as toujours le choix
J’suis devenu pessimiste comme ils veulent qu’j’le sois
Du mal à m’extirper d’cette amour du soir
Qui m’appris à m’zenifier au milieu des squales

Et nous voici autour d’une table
Café verre d’eau pour les plus instables
Rien à s’dire comme d’hab
Mayonnaise harissa pour le kebab

Même si j’pèse les contres et les pour
Même si j’dois beaucoup à l’amour
Que j’choisis d’marcher quand tu cours
J’me suis formé dans mes mauvais jours

J’te fais pas une liste de c’qui va pas
Un peu d’pudeur j’suis pas une sale épave
C’est juste un zoom sur mes humeurs
L’aperçu du souk qui investit mon ame de salopard

Celle qui s’soigne à la prose avec du sparadrap'
Qui abrite des nécroses et puis qui agrippe
Des bêtes de prod au niveau d’mes paragraphes
Qui demandent à plus être propre comme un mur qu’a pas un graff

Ça fait 3ans que j’galère sur un deuxième opus
J’ai plus de phases dans la gorge qu’un diplodocus
Programmé d’puis la naissance en mode auto-blocus

Mentalité attiré par le fond du bus
J me sabote un bâton dans les sobat’
Le moral sabordé par une choral de psychopathes
Qui t‘soufflent d’aller flamber sur des gros splinner
Avant d’t’envoyer un bédo à la tronche de Skinner

Et j’croise des bandes de skinhead
Rien à foutre nique leur races tous ces meskin
Qui rêvent de négros pendus dans les pinèdes
C’est peine perdu donc j’les esquive

Ça fait plus d’10 piges que j’ai retourné mon blaze
Ma tête toujours sur mes épaules comme ma veste en peau. Des questions j’men pose quand ils remettent en cause
Mon tempo hein ? non non ! J’ai plus 10 piges

Dit-il le mec qui pue l’incertitude
Autour duquel s’articule des sorties d’puts
Des plans vaseux, des ambiances à la Gaza
Et des réponses aussi tordu qu’un coup du hasard

Tiraillé depuis mes entrailles
Si tu m’entaille mon sang s’taille méchant style
J’rappe pas les doigts de iep en éventail
Ni les poings sérrés sans pour autant être un épouvantail

Epouvantable est ma vision, 8 piges de rap y’a pas d’quoi en faire une montagne. 2011 N.i.v.e.k j’n’aspire même pas au bronze je n’suis qu’un incapable