François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
François Morel
On m’a mis un grand chapeau
Défoncé
Un futal, un vieux manteau
Déchiré
Faut pas dire que mon travail
C’est zéro
J’ suis quand même épouvantail
À moineaux
Au début, quand ils me voient
Les oiseaux
Poussent des grands cris d’effroi
Tout là-haut
Je me dis qu’ c’est un travail
Qui est beau
Ben quoi, être épouvantail
À moineaux
Mais au bout de pas longtemps
Les bestioles
Font, comme j’ai pas l’air méchant
Leurs marioles
Comme ça incidemment
Elles s’approchent
Et tout naturellement
Font mes poches
J’ai beau leur dire "Nom d’un chien !
J’ vais m’ fâcher !"
J’ vois bien qu’elles sont pas très im-
-pressionnées
J’ai beau dire "Si j’ me déplace
Ça va chier !"
Que voulez-vous que je fasse ?
J’ suis coincé !
Les pigeons me chient dessus
C’est saumâtre
Comme si j’étais une statue
En albâtre
Les pruniers, qui ont grandi
Pour des prunes
Me regardent avec mépris
Et rancune
Au début, j’ trouvais ça bien
Comme métier
Vu que j’ rêvais d’un destin
Régulier
Mais au beau milieu d’un champ
De luzerne
Très vite, la vie vous sem-
-ble bien terne
Sûr qu’ si j’étais employé
Ce s’rait pire
Par un patron, je me f’rais
Agonir
J’ai l’avantage au moins d’être
Au grand air
De vivre une vie champêtre
Et pépère {x2}
Si bien que quand un pigeon
Me chie d’ssus
Ça me fait une distraction
J’ me plains plus
Quand, par exemple, un faisan
Sur moi fiente
Ça me fait un p’tit moment
De détente
On m’a mis un grand chapeau
Défoncé
Un futal, un vieux manteau
Déchiré
Faut pas dire que mon travail
C’est zéro
J’ suis quand même épouvantail
À moineaux
J’ suis quand même épouvantail
À moineaux
Ben quoi !