Il automne, à pas furtifs
Il automne à pas feutrés
Il automne à pas craquants
Sous un ciel pourpre et doré
Sur les jardins dénudés
Se reflètent. en transparence
Les brumes d'automne rouillées
Rouillées
Dans la forêt de tes cheveux
Aux senteurs de poivres mêlés
Et sur nos nuits de mi-novembre
Il automne miraculeux
Il automne miraculeux
Il automne, il automne des chrysanthèmes
Sur leurs deux cœurs endeuillés
Il automne des sanglots longs
Sous un ciel gris délavé
Et, de la gare au cimetière
Où ils reviennent chaque année
De banc de bois en banc de pierre
Et jusqu'à la dernière allée
On les voit d'escale en escale
Qui n'en peuvent plus d'être vieux
Sur ce chemin de leur calvaire
Qu'ils refont depuis tant des années
Il automne désespéré
Il automne désespéré
Il automne, il automne
Il automne des pommes rouges
Sur des cahiers d'écoliers
Il automne des châtaignes
Aux poches de leur tablier
Regarde les mésanges
En haut du grand marronnier
Il y a des rouges-gorges
Au jardin de Batignolles
Et les enfants de novembre
Croient que sont venus du ciel
Ces petits oiseaux de plumes
Echappés d'un arc-en-ciel
Pour les enfants de novembre
Qui ramènent, émerveillés
Un peu de l'automne rousse
Au fond de leur tablier
Il automne le paradis
Bien plus beau que le paradis
Il automne, il automne
Il automne à pas furtifs
A pas feutrés
A pas craquants
Et, sur nos nuits de mi-novembre
Il automne miraculeux
Miraculeux, mon amour...