Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Guillaume Apollinaire
Vous partez — Oui c’est pour ce soir —
Où allez-vous Reims ou Belgique
Mon voyage est un grand [trou] noir
À travers notre République
C’est tout ce que j’en peux savoir —
Y fûtes-vous — Dans la Lorraine
J’ai fait campagne tout d’abord
J’ai vu la Marne et j’ai vu l’Aisne
J’ai frôlé quatre fois la mort
Qui du Nord est la souveraine
J’ai reçu deux éclats d’obus
Et la médaille militaire
Blessé c’est dans un autobus
Que je m’en revins en arrière
Près d’un espion en gibus
Il voulait fuir Mes mains crispées
L’étranglèrent Ce vilain mort
Me servit de lit Les Napées
Et toutes les Nymphes du Nord
Sur le chemin s’étaient groupées
Et disaient d’une douce voix
Tandis que couleur d’espérance
Bruissait le feuillage du bois
« Bravo ! petit soldat de France »
Puis je fis un signe de croix —
Caporal qui vas aux tranchées
Heureux est ton sort glorieux
Là-bas aux lignes piochées
À vos fusils impérieux
Les victoires sont accrochées
Dans un dépôt nous canonniers
Attendons notre tour de gloire
Vous êtes partis les premiers
Nous remporterons la victoire
Qui se jette au cou des derniers —
Canonnier ayez patience
Adieu donc — Adieu caporal —
Votre nom — Mon nom l’Espérance
Je suis un canon un cheval
Je suis l’Espoir Vive la France
4 février 1915.