Crépuscule

Les masses d'air soufflaient entre les bosquets d'yeuses
Une femme haletait comme un enfantement
Et le sable giflait sa peau nue et crayeuse
Ses deux jambes s'ouvraient sur mon destin d'amant

La mer se retirera au-delà des miracles
Sur un sol noir et mou où s'ouvraient des possibles
J'attendais le matin, le retour des oracles
Mes lèvres s'écartaient pour un cri invisible

Et tu étais le seul horizon de ma nuit
Connaissant le matin, seuls dans nos chairs voisines,
Nous avons pénétré, sans souffrance et sans bruit
Les peaux superposées de la présence divine

Puis nous avons marché dans une plaine droite
Jonchée de corps sans vie, nus et rigidifiés
Nous étions côte-à-côte, sur une route étroite
Nous avions des moments d'amour injustifiés

Tu étais le dernier horizon de ma nuit
Connaissant le matin, saluant nos chères voisines
Nous avons traversé, sans souffrance et sans bruit
Les peaux superposées de la présence divine

Avant de pénétrer dans une plaine droite
Jonchée de corps sans vie, nus et rigidifiés
Nous étions côte-à-côte, sur une route étroite
Nous avions des moments d'amour injustifiés