335 heures

J’ai l’ego d’un rappeur, les couilles d’un braqueur
Un vrai talent d’acteur, le cœur noble d’un tirailleur
Le geste froid d’un exécuteur, le ton inquisiteur
Pisté comme un convoyeur, mieux renseigné qu’un inspecteur
J’peux être ton pire détracteur
L’instinct né d’un tueur, des poumons d’fumeur, un nez d’boxeur
La gouaille d’un tonton flingueur
J’travaille 335 heures
J’cotise juste pour la retraite de mes géniteurs
J’suis l’plus véreux d’tous les producteurs
J’encule Skyrock et tous ses animateurs
Son programmateur, et l’ancien ministre de l’Intérieur
J’suis pas un enfant d’chœur ni un éducateur
J’connais même pas mes textes par cœur, même sous les projecteurs
Avis à tous les téléspectateurs
Dès qu’j’passe derrière l’écran, appuie sur ton interrupteur
Tu peux être sûr qu’il va y avoir d’l’embrouille avec le présentateur
J’ai des diplômes qui font peur
De quoi fermer la gueule à tous les racistes de professeurs
Mais j’ai du baume au cœur
Quand j’croise tous ces clochards de slammeurs
On dit qu’les liasses n’ont pas d’odeur
Mes textes puent tellement la crasse que la SACEM ne veut même plus d’mes droits d’auteur
Réput’ de gros niqueur
Avis à toutes ces grosses putes de chroniqueurs
Qui passent leur vie sur le net comme des escort-girls
Et se sentent pousser des couilles derrière leur ordinateur
L’industrie du disque vit ses dernières heures
Bienvenue aux MC au paradis des chômeurs
Ce sera sans la Rumeur, on est trop calculateurs
J’ai trente-deux piges au compteur
Quinze piges de rap dans toute sa noirceur
J’suis la fierté d’mes frères et sœurs
Ennemi juré des réflexes de colonisateurs
Ma parole d’honneur, le rap est mort comme un suceur, quelle horreur
Faites place aux imposteurs
Heureusement qu’il reste des mecs comme nous avec des valeurs
Qui tiennent ces chiennes en joue dans leur collimateur