Un arbre m'a dit
Qu'il aimait la brise
Et la brume grise
A moi m'étourdit
J'ai tout oublié
Pour faire un poème
Où l'amour lui-même
Au vent m'a lié
Je n'étais pas grand
Je courais dans l'herbe
Et la vie superbe
Coulait dans mon sang
Parfois quelques fleurs
Enflammaient ma tête
Et je faisais fête
Aux vertes lueurs
Un arbre poussait
Penché sur le fleuve
Attendant qu'il pleuve
Et l'aube dansait
Moi, j'ignorais tout
Des astres qui sombrent
Et du poids des ombres
Et des mauvais coups
J'allais sur la rive
Où les mots s'effacent
D'une île sans trace
Pour qu'un oiseau vive
Je n'attendais rien
Qu'un peu de lumière
Et l'or des rivières
Était mon seul bien
L'oiseau resplendit
Sans moi mon arbre est mort
Saule ou sycomore
Range au paradis