Sos 1 - Les Images

N’ayez pas peur des mots mais craignez les images
Le décryptage que j’en fais pose un constat inévitable
La violence à tout-va a toutes les chances de mal finir
Le bourreau se croit victime mais est coupable d’un schéma fictif

Quand les passions décident, reflet de nos crispations
La seule distraction obéir à nos satisfactions
Ephémères où est la raison qui m’est chère
L’adhésion de la masse retourne les tombes de mes pères

Comment laisser un centimètre de plus à cet engrenage ?
Quand les penchants du diable deviennent des vraies tendances de
Masse !
Mais dites-moi à qui profite le crime ?
A qui profite cette vaste fumisterie ?

Qui n’est qu’une vitrine de nos peurs paranoïaques
Qui fait que chaque jour on marche au pas et obéît au diable
Nos convictions sont souvent bâties sur nos peurs
Méfie-toi comme la pègre de la pornographie de l’Horreur

Et de ce voyeurisme malsain qu’on considère banal
Ici encore la pilule sert d’appât
Elle te fait rentrer dans des logiques exécrables
Qui ose penser que la violence peut agir sans laisser de traces ?
Qui ose encore prétendre ça ?
Vendre de la haine gratuite et étendre l’engrenage
Qui ose encore défendre ça ?

N’ayez pas peur des mots, mais peur des images de clips
Et de tous ces formats requis
En deux clics : Bienvenue à la braderie de la misère
Régime totalitaire, faits divers chocs, guerres civiles africaines…

Sans analyse faite. Normal qu’on jette mal la pierre
Ici le film est vrai, y a pas de Happy End
Nos émotions profondes piégées par l’arbitraire
Beaucoup se sentent coupables d’avoir grandi dans du coton

On veut la vie de rêve mais rêve d’être des victimes
Donc compatis aux maux du monde mais tout ça n’est qu’une
Vitrine
Si petits bras pour un si grand défi
D’autant que la pitié n’amène pas à prendre des risques

Bien posés sur nos sofas, nous restons calmes
Internet est un outil magique à fabriquer des responsables
Tout ça pour dire : « C’est pas nous, c’est eux ! »
Sauf que la misère s’étale sous tes yeux !

Mais toi, tu adores les images chocs
Les histoires gores, les mises à mort, les épreuves de Fear factor
Moi je n’ai plus l’âge de kiffer le clip d’ «Hardcore »1
Car cet emploi de la violence est purement démagogue
Qui est d’accord de voir les nôtres se laisser duper
Au bout de la corde, je ne vois que du fil à retordre pour les éducs
Spés
Qui est d’accord de voir ces excès pulluler ?

N’ayez pas peur des mots mais peur des images
Et de tous ces chocs qu’on maîtrise mal
Ton cerveau ingurgite du rêve et du cauchemar
Par perfusion télévisuelle, c’est fou tout ce qu’il sauvegarde

Au carrefour des tensions, on grille la priorité
Pars au quart de tour avec une bonne dose d’animosité
Et on subit les conséquences de conflits virulents
Qu’on a appris à régler qu’en se disputant

Prendre un coup, en rendre dix
Prôner la Vendetta quitte à gâcher les efforts entrepris
Tout s’envenime quand s’éloigne les opportunités
J’ai laissé cette mentalité aux portes du lycée

Moi je n’ai plus le temps pour ces fausses guerres de territoire
Je ne veux plus les voir comme lorsqu’on ferme ses tiroirs
Poussiéreux, qu’on laisse traîner au fond d’une cave
Est-ce que tout ça se consumera ?

Mais en permanence, Satan mène la danse, vers l’avant
Sur terrain verglaçant, sans se douter de rien, combien lui laisse
Sa chance ?!
A tout prix, je défendrai la Paix par des solutions
Mon rap n’a pas la mission d’assouvir vos pulsions
Je partage ma rage mais elle n’est aucunement gratuite
Et si on appréhende la suite, nulle intention de prendre la fuite
On défend ce qu’il reste à défendre
Et ce sera le cas tant que mon équipe sera présente

Dans la jungle, des tigres cherchent la colombe
Comment faire part au monde des dernières valeurs à ne pas
Corrompre
Avec la volonté, nous arborons le drapeau blanc
Là où mon prénom prend tout son sens
Salomon
Là où mon prénom prend tout son sens
Salomon…