Un jour, soleil d'oiseau, l'horizon craqua ses nuages
Pour lui offrir un beau piano, un beau piano...
Un jour, sans dire un mot, comme le font les enfants sages
L'enfant se mit à son piano... son beau piano
Et l'enfant joua pour les printemps, pour les nuages
Et l'enfant joua pour les étoiles sur la mer ;
Un enfant, un enfant de cinq ans, soudain, s'est avancé
Et le monde, le monde interdit eut le souffle coupé !
Un jour, soleil d'oiseau, à l'heure des livres d'images
L'enfant se mit à son piano, son beau piano...
Un jour, avant les mots, et comme tout premier langage
L'enfant joua sur son piano... son beau piano
Et l'on promena l'enfant-génie de ville en ville
Et l'on exhiba l'enfant-défi à l'univers
Pour un monde crevant sous l'absurde des contre-vérités
Sous les doigts de l'enfant ont fleuri des cris de pureté !
Un jour, soleil d'oiseau, l'horizon craqua ses nuages
Pour lui offrir un beau piano...
Un beau piano...