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Morceau épilogue du dernier album de Diam’s, hors-format dans la veine de “I am somebody”, voire de “Regretté” et “Testament” de Rohff.
Interprété pour la première fois en live à la fin de l'émission “Ce soir ou jamais” sur France 3, plutôt que...
[Intro]
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe, je rappe, je rappe
Je rappe, je rappe
[Couplet unique]
A l’approche de la trentaine j’appréhende la cinquantaine
Mais seul Dieu sait si je passerai la vingtaine
Mon avenir et mes rêves sont donc entre parenthèses
A l’heure actuelle, j’ai mis mes cicatrices en quarantaine
J’écris ce titre comme une fin de carrière
Je suis venue, j’ai vu, j’ai vaincu, puis j’ai fait marche arrière
S’il était mon dernier morceau, j’aimerais qu’on se souvienne
Que derrière mes balafres, se cachait une reine
Voici mon mea-culpa, mon "Mel ne coule pas, non !"
Et si le Rimmel coule, sache que mon cœur ne doute pas
Je suis entière et passionnée, rêve d’amour passionnel
Et toi mon cœur, S.O.S., Est-ce Ô est-ce que tu m’aimes ?
J’ai vu le monde sous toutes ses coutures, avide de points de sutures
A l’usure elles m’ont eu, ouais mes putains de blessures
Je vis en marge de ce monde depuis que j’ai goûté l’enfer
Qu’il fait sombre tout en bas, quand t’es perdu sans lanterne
J’ai posé un genou à terre en fin d’année 2007
On m’a dit : "Mel, soit on t’interne soit on t’enterre"
Qui l’aurait cru ? Moi la guerrière j’ai pris une balle
En pleine tête, une balle dans le moral, il paraît que j’ai peté un câble
Paraît que j’ai fait dix pas vers Dieu depuis que j’ai sombré
Paraîtrait même que je vais mieux depuis qu’on m’a laissé tomber
Car c’est comme ça dans la vie, quand tout va bien t’as plein d’amis
Puis quand t'éteins, t’entends une voix qui t'dit : "t’es seule Mélanie"
Relève-toi pour ta mère ! Au moins fais-le pour elle
Relève-toi pour tes frères et sœurs qui aiment tes poèmes et font
(Hoyo) Le soir dans les salles
(Hoyoyoyo) Quand tu chantes "Petite Banlieusarde"
T’entends une voix qui te dis : "bats-toi au moins pour lui
C’est peut-être l’homme de ta vie, peut-être le père de ta fille"
Et puis la voix se fait rare et tu t’écroules
Y’a plus de MTV-Award à l’hôpital pour t’aider quand tu coules
Car je l’avoue, ouais c’est vrai, j’ai fait un tour chez les dingues
Là où le bonheur se trouve dans des cachetons ou des seringues
Là où t’es rien qu’un malade, rien qu’une putain d’ordonnance
Au Vesinet, à Sainte Anne, t’as peut-être croisé mon ambulance
J’ai vu des psys se prendre pour Dieu, prétendants lire dans mon cœur
Là-bas, là où les yeux se révulsent après 21 heures
Seule dans ta chambre, quand faut se battre tu déchantes
Ces putains de médocs sont venus me couper les jambes
Au fil du temps sont venus me griller les neurones
Ces charlatans de psys ont bien vu briller mes euros
Tous des menteurs, tous des trafiquants d’espoir
C’est juste que j’avais un trop grand cœur pour un avenir trop illusoire
Prenez ce titre comme un pavé dans la gueule ou dans la mare
Vous n’arrêterez pas mes coups de cœur avec du Loxapac
Anti-psychotiques, antidépresseurs, anti-anti
"Normal que vous soyez folle, vous êtes trop gentille-gentille"
En vrai, je suis comme tout le monde, mi-sagesse, mi-colère
Eux m’ont dit "Vous êtes malade à vie, vous êtes bipolaire"
Moi j’y ai cru comme une conne alors j’ai gobé
Vu de quoi calmer mon cœur au fond d’un gobelet
Le visage marqué par mes démons, ouais j’ai pété les plombs
C’est fou comme y’a du monde qui t'aime quand tu vas taper le fond
Ils sont heureux quand tu t’écroules, car tout à coup ils se sentent forts
Mais quand je faisais jumper les foules, eux, ils étaient morts
Ouais ils étaient morts de jalousie, donc heureux que Diam’s crève
Et quand bien même ce fut vrai, Mélanie se relève
Aujourd’hui Mélanie plane, j’appelle ça ma renaissance
Quand mon ventre est plein, j’ai le cœur plein de reconnaissance
Au final, c’est toujours les mêmes, toujours les vrais qui me soutiennent
Ceux-la même qui m’aiment, que je pleure de rire ou de peine
J’écris ce titre comme si c’était le dernier de ma vie
Besoin de cracher ce que j’ai à dire, besoin de te raconter ma crise
À l’heure qu’il est, ici-bas, si je jure que je vais bien
C’est que tout le temps, derrière moi, tu peux croiser Sébastien
Laisse-moi rendre hommage à ceux et celles qui m’encouragent
Les seuls qui peuvent prétendre faire partie de mon entourage
Un jour, j’ai changé de phone, sans prévenir personne
Et là j’ai vu ceux qui ont cherché des nouvelles de ma pomme
Souvent je me dis, à ma place, qu’est-ce que t’aurais fait si t’étais Diam’s ?
T’aurais fait péter le champagne, ou tenté de t’acheter des larmes ?
T’aurais profité de ta gloire pour snober ton public
Ou comprendre qu’avec ta gouaille tu pouvais aider l’Afrique ?
Dis moi, t’aurais fais quoi si t’étais moi ?
Est-ce que t’aurais tout claqué dans la soie, ou vaqué dans le noir, dis-moi ?
Qu’est ce que t’aurais fait hein, qu’est ce que t’aurais fait ?
Quand pour un simple crochet tout le monde t’intente un procès
Qu’est ce que t’aurais fait, acheté un plus grand plasma ?
Impossible, vu que chez moi, j’ai déjà un cinéma
Ils sont mignons, à les entendre, faudrait ressembler à tout le monde
Je t’explique je ne suis pas aux normes, tu le sais, je suis trop ronde
T’aurais fait quoi si t’étais moi ? T’aurais arrêté le rap ?
Faut avouer que dans ce milieu y’a peu de relations durables
T’aurais fait quoi si c’était ton dernier show ?
Réclamer des millions d’euros, ou réclamer des-des, des (Hoyoo) ?
Moi c’est ce que je réclame (Hoyoyo)
Pas que le public m’acclame
Mais qu’il chante avec moi nos douleurs communes
On est pareil vous et moi on fait péter le volume
J’entends rien, je suis sourde quand les connards jactent
Quand les médias me traquent pour savoir ce que je cache
Je leur ai donné ma plume ; ils ont voulu ma main
Je leur en ai tendu une puis ils ont connu mon poing
Je suis rappeuse, pas chanteuse, hé, qu’on s’entende bien
Je suis hargneuse, pas chanceuse, donc je ne vous dois rien
Je suis gentille moi, je m’énerve rarement
Mais "Respecte-toi, et on te respectera" m’a dit ma maman
Je les regarde qui bataillent pour sortir du noir
Ils ne connaissent pas la taille des problèmes que t’apporte la gloire
Une épée de Damoclès au-dessus de la tête
On ne sort jamais indemne de la réussite ou de la tess'
Pire encore quand t'as pas de frère, de père, et que t’es seule
À calmer ton seum pour éviter de sortir un gun
Plus je connais les hommes, plus je risque de faire de la taule
Donc moins je côtoie de monde et moins je compte d’hématomes
J’aspire à être une femme exemplaire, je l’avoue
Pas pour autant que si tu me tapes je tendrais l’autre joue
Non j’ai le sang chaud sans substance caribéenne
J’ai juste un ego et une rage méditerranéenne
Je suis juste la progéniture d’une sacrée guerrière
Je suis la fille d’une armure, la grand mère du rap français
Aujourd’hui je suis en paix, donc je peux aider
Plaider coupable si toutefois, j’ai engrainé des gens dans le pêché
Quand je parlais de suicide ou de mes soucis
C’est comme si je n’avais pas saisi pourquoi on s’acharnait à vivre
Ouais je sais ce que c’est que d’être vide, rien que des rides
Plus de larmes, plus de rire, plus de rage au bide
Plus rien qui ne puisse de booster, tu gobes pour te débloquer
Mais ton mal-être n’est pas guéri, t’es juste droguée
Solidaire envers les dépressifs
Solidaire car aucun être humain sur Terre ne pourra vous porter secours
Cherche la paix au fond de toi-même, je sais que t’aimerais qu’on te libère
Qu’on te comprenne quand tu saignes et que la vie n’a plus de goût
Faut savoir qu’à l'hôpital, j’ai comme perdu la mémoire
Donc du passé, je ne garde que ce qui m’a donné espoir
Je comprends le Monde, maintenant, je comprends les cons
En fin de compte, on aura tous à rendre des comptes
Alors je m’empresse d’être une fille aimante
Envers celle qui m’a porté plus de 8 mois dans son ventre
Elle qui a souffert le martyr le jour de l’accouchement
Mérite bien que je la couvre de bisous et de diamants
Ouais je m’empresse d’être une adulte pour aider mes petites sœurs
Même si dans le tourbus je ressemble plus a Peter
J’aime le speed et l’attente, la droiture et la pente
Car je suis le gun et la tempe
Rien que je rappe car je ne parle plus trop
Voici un égotrip très gros, ouais, voici mon plus beau titre
J’ai pris la locomotive en pleine course
Émotive, j’ai pris la connerie humaine en pleine bouche
Je suis trop fragile pour ce monde, donc parfois je me barre
Et sitoutefois je tombe, ben je me relève et je me bats
Il n’y a pas de place pour les faibles, la vie est une lutte
Tu veux devenir célèbre ? Saches que la vie de star est une pute :
Elle te sucre ta thune, te sucre tes valeurs
T’éloigne de la Lune dans des soirées V.I.P. sans saveur
Considère-moi comme une traître ; j’ai infiltré le système
Aujourd’hui je suis prête à ne me défendre que sur scène
Et peu importe si je vends beaucoup moins de disques
Ouais, je prends le risque de m’éloigner de ce biz'
Ouais ouais, je veux redevenir quelqu’un de normal
Qui se balade sans avoir 10 000 flashs dans la ganache
Je suis trop simple pour eux, j’aime pas les strass moi
Tu veux savoir qui j’embrasse ? Mais vas-y casse toi
Laisse-moi vivre pépère, laisse-moi rester simple
Laisse, pas besoin de devenir célèbre pour rester humble
En manque d’amour, j’ai couru après la reconnaissance
Puis moi, le petit bijou, j’ai côtoyé l’indécence
J’écris ce titre comme si j’étais toujours en bas
Besoin de cracher mes tripes, ouais, besoin de te conter mes combats
Je suis guérie, grâce à Dieu j’ai recouvré la vue
J’ai péri mais j’ai prié, donc j’ai retrouvé ma plume
Moi qui ai passé 2008 sans écrire un texte
J’ai retrouvé mon équipe et l’amour de Kilomaitre
J’ai sombré tu l’auras compris, donc tout s’explique
Le pourquoi de mon repli, de mes voyages en Afrique
Oui j’ai compris que j’avais un cœur, mais pas que pour mourir
Que là-bas, j’avais des frères et sœurs, des enfants à nourrir
Que toute cette gloire est utile si elle peut servir
À sortir du noir tout pleins de petits qui rêvent de grandir
Ma plus grande fierté n’est pas d’être française résidente
Mais d’être à la base d’un projet dont je suis présidente
C’est maintenant que ça commence, maintenant que ça tourne
Je joue un rôle de contenance, du Sénégal au Cameroun
En 2009 j’ai fait un tour en Algérie, au Mali
Au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Gabon, en Tunisie..
J’espère bien qu’avec le temps, on aidera des hommes
À prendre soin des enfants, de Madagascar aux Comores
C’est parti pour toute la vie -si Dieu me le permet-
Elle était terne cette fille, elle était triste et fermée
T’en sauras plus si tu guettes les news sur internet
Avant la Big up' Foundation c'est le Big up' Project
Si c’était mon dernier album, j’aimerais que l’on sache
Que mon public est bénévole quand il l’achète dans les bacs
Moi, avec l’argent du peuple, je veux devenir sauveur
Donc s'il faut donner l’exemple, je suis le premier donateur
Si c’était mon dernier concert, j’aimerais que la scène
Me permette de véhiculer un message personnel
Oui j’aimerai que mon public sache que je l’aime
Perdue dans mes problèmes, comme j’ai eu peur de vous perdre
Et si c’était mon dernier titre, j’aimerais que l’on garde de moi
L’image d’une fille qui rêvait d’être reine auprès du roi
Si c’était mon dernier coup de gueule, j’accuserais la France
Elle qui paiera sa répression quand elle perdra ses enfants
Si c’était ma dernière rime, je rapperais comme personne
Car aujourd’hui je préfère vivre et donner du courage aux hommes
Si c’était ma dernière soirée, je verrai mes amis
Ferai un gâteau tout foiré pour qu’ils me vannent toute la nuit
Si c’était mon dernier "Je t’aime", je te dirai "S.O.S.,
Trouveras-tu la bouteille que j’ai jeté dans la Seine ?"
Si c’était mon dernier câlin, je le donnerai à ma mère
Et lui dirai que j’étais bien, que c’était aussi bien sans père
Si c’était mon dernier regard, il viserait la lune
Elle qui a éclairé ma plume, éclairé mes lectures
Et si la mort venait me dire "Il ne te reste que 20 minutes."
Bah j’aurais souhaité la paix... Et j’aurais rappé 10 minutes
Si c’était le dernier was written by Diam’s.
Si c’était le dernier was produced by Proof (FRA).
Diam’s released Si c’était le dernier on Mon Nov 16 2009.