Si j’attends les rêves
Si je l’fais d’assez loin
Si j’attends encore
Revenir le matin
Si j’ouvre la porte
Si j’arme les chiens
Que le monde l’emporte
Puis tout qui s’éteint
Si la vie s’écarte
À l’ombre des miens
Qu’on a pris la force
Pour calmer les faims
Les prudents s’endorment
Remettent à demain
Les avis sans formes
Usés du venin
Si j’encaisse l’orage
Si je parle bien
Si jamais nos âges
S’écrivaient enfin
Si la nuit s’égare
Lavée du lendemain
Si tout nous sépare
Si tout nous retient
Si depuis tout c’temps
Nos voix sont restées
Fatiguées d’attendre
Ou d’être à l’essai
Le monde est à prendre
Disent-ils, rassurés
Les hommes se défendent
Si j’entends les rêves
Un peu de côté
Si personne n’empêche
Les fous de sauter
Les puissants dehors
Personne au rabais
Le silence est d’or
Puisses-tu le rappeler
Les jours se déguisent
Chaque jour un peu plus
Des bancs, se décide
L’avenir un peu rude
Chaque rayon précieux
Chaque peine a son compte
Si j’entends les cieux
Qui parlent en ton nom
J’y pense quand je serre
Mon fils dans les bras
Lui parler d’amour
D’la force des rois
Si le jour se lève
Demain pour tous ceux
Qu’on entend à peine
Pourtant plus nombreux
Si j’encaisse l’orage
Si je parle bien
Si tous ces mirages
Te prenaient la main
L’entendre si fort
Le rêver si loin
Si tout nous sépare
Si tout nous retient