Les gens
Gardent les yeux baissés
Souvent
S’ils ne voient que ce qu’ils veulent
C’est qu’ils se sentent
Soit salement seuls
Soit seulement sales
D’avoir pas su déceler
Parmi les éléments qui tanguent
Entre le sol et le ciel
Ceux qui peuvent consoler
On vit dans des vestibules
On gesticule
Autour de nos âmes élimées
Mais si t’ouvres les yeux
Tu vois le sort des hommes
Qui oublient la mort
En se levant chaque matin
Ils n’auraient peut-être pas croqué la pomme
C’est quoi leur tort
Pour mériter la grande catin ?
Tu vois la peur parfois
Sous des paupières qui s’ouvrent à peine
Aussi dense que sous celles
Qui se ferment pour la dernière fois
Et tu vois les poèmes s’envoler en fumée
A chaque vie qu’on enlève pour des idées
Tu me vois jacter sur l’ordre du monde
Sans rien changer
L’avenir otage de débats pittoresques
D’une bêtise à pleurer
Tu vois quelqu’un que t’as vu mille fois
Sans en avoir rien à cirer
Parce qu’il s’en va
Tu te dis que t’aurais peut-être pu l’aimer
Putain il pleut plic plac
Et la vie me pique les yeux
De mon clic clac
Je m’explique plus le mic mac
Depuis que les cieux nous ont abandonné
Toujours il pleut plic plac
Je me sens si vieux et les tic-tacs
Sont autant de stigmates
Qui marquent au feu les regards fatigués
Comme la vérité tue
On a saturé les regards
D’abord par des histoires
Et puis des personnages
Maintenant c’est les acteurs
Qu’on saisit dans l’image
Parce qu’eux ils vivent nos rêves
Pas la réalité
Pas les jours qui nous crèvent
Et la banalité
On s’en fout que ce soit faux
On veut y croire encore
C’est ça ou les infos
Qu’est-ce que t’emportes quand tu dors ?
Un jour ça suffit plus
Il faut vivre et plus voir
Le spectacle est trop beau
Les étoiles brillent trop haut
Il faut combler l’écart
Et pour le sale boulot
Il y a les marchands d’espoir
Ils font croire à nos mômes
Que s’ils nous vendent du shampooing
C’est parce qu’on le vaut bien
Et quoique ce soit mesquin
Ils esquintent les idoles
Dans tous les magazines
Les lecteurs en raffolent
Sans voir que ça assassine
Le rôle qu’ils tenaient pour eux
Mieux, aujourd’hui une icône
C’est une conne dans un loft
Et réussir sa vie
C’est ton cul dans un soft
Si proche de l’idéal
Qu’il se mélange au réel
Le rêve devient au trivial
Et part à la poubelle
Plic plac was written by Lautrec.
Plic plac was produced by Dan Amozig & Yann Kornowicz.