Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Léo Ferré
Les parfums de l’oubli le sourire des larmes
L’or de ma gorge en sang quand je crie à l’Amour
Les roses de l’enfer la tristesse des armes
Le songe des damnés sous le pavé des cours
L’univers de Staline encombré de guitares
La vertu des putains dans une flûte en sol
Le rêve d’un bateau ancré dans une mare
L’étoile du septième ciel à l’entresol
Personne ne pourra jamais te montrer ça
L’empire des jouets dans un sac en plastique
La raison du plus fort dans un cercueil blindé
Le rêve d’une fleur perdue dans l’Atlantique
La terreur de Danton écrite en pointillés
La peur de ce cheval devant la guillotine
Le pull de cette tricoteuse à l’abattoir
La couleur de tes yeux au cul de ta voisine
Les pas perdus de ses amants sur le trottoir
Personne ne pourra jamais te montrer ça
Mes yeux violets à cent millions d’années-lumière
Le soleil de Van Gogh derrière un tournesol
Les griffes de l’absurde à ta peau de panthère
Les baisers du silence au chant du rossignol
L’intention du hasard dans la tuile qui tombe
L’odeur de la forêt dans ton papier journal
Une fusée Pershing dans un nid de colombe
Le rêve de la liberté dans un bocal
Personne ne pourra jamais te montrer ça
Et si jamais pourtant on pouvait les larguer
Dans les plaines de l’au-delà avec la frime
Disant à ces vainqueurs qu’ils peuvent s’en aller
Et aussi au pouvoir jaloux et anonyme
Et bien planqué que maintenant on les connaît
Avec leurs noms dans les ordinateurs sublimes
Avec des numéros et puis le mois de mai
De soixante-huit qui reviendra comme une rime
Comme une rime en É puisqu’on pourra te « les » montrer
Puisqu’on pourra, si tu le veux, TE LES DONNER