Parole d’écorché vif

[Couplet 1]
Les temps changent pour le pire, qui pourra m’dire le contraire
Sûrement pas les frères au mitard dont la vie est un enfer
Qu’est-ce qu’on espère d’un pays devenu machine à broyer
À part aboyer quand l’gouvernement passe, sans trop s’faire remarquer
On n’se lasse pas d’nous déférer au parquet
Alors pourquoi leur donner c’plaisir
Ils feront toujours rougir le fer pour nous marquer, comme ce besoin d’nous parquer
Parce que l’État nous la met, marre de marcher les jambes arquées
Non, plus personne n’est dupe de leur système de fils de putes
Mais qui paye les voyages de Nicolas et d’sa pute
Dur de lutter sans flancher, on nous instaure les peines planchers
Quel genre de guerre veulent-ils déclencher
Quelle est cette vie d’chien, qu’est-ce qui nous retient
D’aller brûler leurs biens, après s’être esquinté les reins
Quand ils investissent dans les armes qu’ils revendront aux miens
Pour le maintien d’un chaos qui leur assure leur putain d’quotidien

[Refrain (*2)]
Parole d’écorché vif
Même dans c’décor à chier, laissez-nous vivre
Sinon dites-nous à combien nos vies se chiffrent
Au lieu d’vous foutre de notre gueule jusqu’à c’que mort s’ensuive

[Couplet 2]
J’suis qu’un mauvais citoyen
Venu m’torcher avec la moral du bon paroissien
Avec ma voix d’chien, paroles sales mal froquées, OK
Bloqué au sous-sol pour suffoquer seul et sans boussole
J’ai mis du sommeil, du soleil, de l’oseille dans ma bouteille
Je n’dors plus qu’d’un œil et d’une oreille
Prisonnier d’l’appareil
J’ai peur que mon arme s’enraye à l’instant t
Abonné des formules "Monsieur, veuillez patienter"
Trop souvent pris pour un con par les administrations
Qui n’font qu’appuyer sur mes peurs et mes frustrations
Suis-je un demeuré, suis-je un attardé
Est-ce que mon instabilité peut les faire cauchemarder?
Paraît-il que j’serais armé, dangereux
Ouais, moi, quand j’veux j’tire, sur un élu ou sur un sbire
Hein, ça pourra pas être pire
S’ils ne veulent pas entendre ou comprendre qu’un des leurs peut s’faire descendre
[Coups de feu]

[Refrain (*4)]
Parole d’écorché vif
Même dans c’décor à chier, laissez-nous vivre
Sinon dites-nous à combien nos vies se chiffrent
Au lieu d’vous foutre de notre gueule jusqu’à c’que mort s’ensuive