Paris

[Couplet 1]
Laissez-moi loin du soleil, quand y’en a j’en perds mes sens
Habitué au macadam, à la grisaille, aux flaques d’essence
Ici, chacun a son secteur, ça empêche pas les connaissances
Paris, j’la représente, ça bien avant l’adolescence
Paraît que les gens ici sont froids, vu le temps pas étonnant
Tu dis que les parisiens sont speed, j’dis que c’est toi qui es trop lent
Tous les jours se ressemblent pourtant les gens sont pas les mêmes
Capitale de la mixité où même les blancs savent faire des nems
Mélange de culture dans une voiture accidentée
Pour de l’argent on se comprend même les c-tur parlent sri lankais
Les quartiers sont métissés, les odeurs sont épicées
Tu veux croiser toutes origines t’as qu’à rester devant l’épicier
Les racistes nous voient comme singes durs à apprivoiser
Nous envient car les métèques fument le cigaro Courvoisier
Fais belek à ton voisin, c’est ton plus gros RG
Veut savoir ce que t’as mangé, pourquoi ton zinc est hébergé
Pourquoi ta femme est énervée, ville de commérages
Impossible de faire quoi que ce soit entre poucaves et caméras
À Paris, pour voir ta montre on te demandera si t’as pas l’heure
Ici, les gens préfèrent plus s’occuper de ta vie que de la leur
Alors je cherche un coin d’ombre quand les lumières scintillent
J’suis pas le genre de maghrébin qui danse la salsa sur Bastille
Alors je cherche un coin d’ombre quand les lumières scintillent
Titi parisien

[Couplet 2]
J’veux bien qu’au m’parles de Zlatan mais parle moi du grand Paris
De Ginola, Raï, Weah, j’ai pas attendu les Qataris
Pour supporter ma ville, ma ville, ma ville
Putain c’est fou ce que je l’aime pourtant elle peut me coûter ma vie
Si t’as rien à faire ce soir, je te conseille les Grands Boulevards
Entre taxi et gyrophares, sans abris et gens de pouvoir
Tout est contrasté, Paris un arc-en-ciel
J’te parle pas d’celui du Marais, si t’as pigé c’est l’essentiel
Ici, t’as les quartiers chics et t’as les ghettos chocs
Des écoles de catéchisme à deux pas des sex shops
Les religieux sont mal payés, les mosquées sont surveillées
Les synagogues sont protégées mais jusqu’ici Paris va bien
J’vais pas faire d’la politique, j’continue ma petite ballade
En cet asile à ciel ouvert où se promènent des types malades
Quitte Paname ou vis ta life, personne te retiendra
Tu peux mourir devant la foule les gens s’en foutent personne viendra
Mais à force on s’y habitue, c’est comme voir des SDF
Prends le métro et te plains pas tu comprendras qu’il te reste des rêves
Cependant soit vigilant, les pickpockets sont au taquet
Pas de sentiments pour ces mendiants qui s’improvisent handicapés
J’connais les vices d’la capitale, ses pièges, ses avantages
Et avec l’âge j’ai appris qu’être parisien ça s’invente pas

[Couplet 3]
Pour sortir ou pour manger, les bons endroits faut les connaître
À Paris y’a des bons coins qu’tu ne trouveras pas sur le net
Y’a des lieux à éviter, la nourriture est pire qu’infecte
Te fie pas à la déco sur la friteuse y’a des insectes
Si t’as le temps passe me check, on ira au foyer cainf’
J’te ferai goûter un bon plat XXX comment j’ai aimf
À Paris tu peux tout faire, mais ne sois pas à découvert
Tu peux manger n’importe quand si t’as de l’argent t’as des couverts
Ici, le sexe est en vente libre surtout en fin de rée-soi
Les hommes mariés boivent un peu trop et n’ont plus trop le contrôle de soi
Direction les filles de joie, je vais pas dire que ça me déçoit
Vu qu’un homme reste un homme et ça je le vois le samedi soir
J’te conseille pas le bois de Boulogne si tu recherches du féminin
Ne jure pas qu’c’était une femme tu viens d’te faire un Brésilien
La nuit, tous les chats sont gris mais pas toutes les chattes sont roses
Sacrée animalerie, Paris, où chacun joue son rôle
Et tu verras que sur les Champs y’a pas qu’des Parisiens
Banlieusards et provinciaux, Occidentaux et Saoudiens
C’est le salon de l’automobile, les gens se mettent en valeur
Tout le monde rigole en se baladant, en oubliant tous leurs malheurs
Si tu rentres en Noctambus, fais belek aux toxicos
Qui vont te gratter 2-3 garro et une gorgée d’ton Tropico
Et quand tu crois qu’tout est fermé, colle ton oreille aux stores
Écoute les rires des riverains rivés au bar quand tout le monde dort
Paris, Paris, Paris, Paris, Paris