Nique le rap

[Couplet 1]
Vas-y, bon, écoute
J'fais pas des hymnes pour les boy-scouts
Les bancs, je squatte
Un doigt d'honneur à ceux qui m'boycottent
Le rap français est mort, c'est le festival de l'imposture
On est tous chercheurs d'or, mais respecte quand quelqu'un boss dur
Y'a pas de rap game, ça s'encule pour des broutilles
Tu mets des bâtons dans les roues et tu t'crois deuspi, abruti
T'as plus d'ami, t'as évolué en les carottant
Perso, j'me vois pas rapper jusqu'à 40 ans
MC, papy, avec un micro et une canne
Tu rappais déjà avant qu'on naisse, tu veux rapper jusqu'à ce que on cane ?
Textes de gangster bon qu'à engrainer les p'tits
Une fois dans la rue tu trembles comme un épileptique
J'rappe avec ardeur, n'hésite pas, bouge tes fesses, kiffe
T'as eu ton quart d'heure de gloire, faut faire tourner l'effectif
Ouais, ouais, faites comme Zizou ou Jordan
Pour toi, les jeux sont faits si tu te comportes comme un majordome
Y'a plusieurs genre de rap, mais le public n'en veut qu'un
Obligé d'être un loup dans un putain d'milieu de requin
T'étais différent puis t'es tombé dans l'engrenage
Ce texte c'est une mer et les MCs dans mon encre nagent
La rue ou le rap ? Tu sais, les deux sont vicieux
J'sais ce qui, vraiment, peut motiver ces messieurs
Plus de thunes que le médecin, en esquivant la son-pri
Tous mesquins, peu de mecs sains... moi y compris

[Refrain]
Moi j'fais du son donc j'vais les laisser faire leur cinéma
Décidément j'deviendrai pas connu d'ici demain
Le parasite qu'on a pas voulu invité
Nique sa mère, moi j'vais rentrer par la sortie, sortie

[Couplet 2]
Dans ton public, y'a que des gosses et des gens naïfs
Moi j'suis déter, j'ai pris mon assurance vie à la MAIF
Investi dans le rap en espérant nourrir la mif
J'nique le rap sans Manix car il a baisé ma 'iv
J'vois clair et ça se ressent dans mes textes
Aujourd'hui, tout le monde t'aime, demain, tout le monde te déteste
J'me fais un nom, j'me fais un nom, ouais, bientôt les contrats
Si j'perce, mes potes diront "Est-ce que il se la racontera ?"
Qui parlera sur moi ? Qui dira que je parle sur lui ?
J'suis venu faire du biff, j'les laisse piailler comme des petites filles
Et face au succès, l'argent et les groupies
Là j'parle à mon équipe : les mecs, restons groupés
Il m'dit "mon frère" mais ça c'est que des faux semblants
Et il est cramé comme une Noire avec des faux seins blancs
Toi t'as des gros implants et puis tu te prostitue
Moi, si j'perce ce sera parce que j'ai la prose qui tue

[Refrain]