Monument

"J'ai peur
J'ai peur mon général
Je sais pas où je me trouve, il fait froid et ça chlingue
Je sens la faim, les effets de gardénal
Et la mort à chaque recoin devant le canon de mon flingue
On m'avait dit que ça détonnerai, promit des palaces à piller
C'est pas du noir qui coule à flots
J'ai même plus froid. J'ai même plus chaud
C'est pas les fleurs tropicales qui m'apaiseront
Ni les souvenirs que j'ai cachés dans nos salons
C'est pas de la sève, c'est du sang
C'est pas des balles à blanc
Si c'est qu'un rêve, je veux descendre
Mon âme n'est pas à prendre
Et où êtes vous ? J'vois trouble
Je ne vois que l'ombre de mon double
Dans un soupir, j'aspire à redouter le pire
Et je me rappelle quand vous me disiez "pars devant"
En fait, si j'avais su, j'aurais couru bien plus lentement
Et donc j'essaye de leur crier que "pas maintenant"
Mais je sais qu'ils m'attraperont et me changeront en monument."

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"C'est mon dernier appel
C'est ma dernière cartouche
La dernière fois que je botte en touche, dernière qu'on me fait du zèle
Elle est marrante elle, avec son manteau trop grand
Avec ses dents un peu rouillées et ses discours épuisants
Et je suis pas mûr pour qu'elle me cueille sur le sol
Je suis pas sûr que les autres en rigole
Il y a mon garrot qui fume, des lumières qui s'allument, comme un tonnerre qui gronde et tous mes frères qui tombent
J'ai que des visages pour me faire tenir le coup
Et des passages de ma vie sans dessus dessous
Je me souviens des sourires. Je me souviens des soupirs
Mais je sais pas si ça vaut le coup d'être fou
Alors je rêve entre des lignes, des couloirs
Je m'imagine que je flâne sur des boulevards
Alors j'échappe aux cliquetis du cadran
Qui me rattraperont doucement, pour me changer en monument