Minecrash pt. 2

[Intro]
Wissem Prod

[Couplet unique]
Ce soir, j’réponds plus de rien, j’réponds plus au bigo
J’pense à remplir l’frigo pour l’bien des miens avec brio
Mais j’tourne comme les aiguilles en binôme
À force d’errer dans les ténèbres en jouant l’griot
En écrivant des ballades
J’voulais péter la forme, j’ai fini par toucher le fond
Ce train d’vie m’a rendu malade
Le peu d’moral qui m’reste a fini sous mes deux pompes
La manque de maille fout les jetons
Et dans nos plaies, la Grande Pute aime agiter l’schlass
À ce qu'il paraît, le temps adoucit tous les chocs
Mais l’sang s’échappe, on s’mange comme des sharks
Tous dans l’même bateau, mais on s’prend tous pour Jack
C’est mes démons qui parlent, après les douze coups, j’craque
J’ai négligé mes talents, morsure sur les phalanges
J’me focus même plus sur l’boom boom chak
Du mal à dire que j’suis pas ien-b
Éduqué dans la foi, mais qu’j’vis comme un païen
Que peu d’choses peuvent déchirer mon larynx
Mon reuf, même devant l’Parrain, j’me tape des barres, hein
La doyenne m’a dit : "Fils, t’es dur
Faut qu’tu penses à l’avenir et au mariage"
Mais j’vais peut-être finir avec une fille des rues
En rôdant comme un paria, l’cœur acariâtre, ah
Dehors, c’est trop lahryat
Entre les mégots et les flashs, ça vend pas du rêve
Le vice et la rage ont ratonné mon naturel
J’ressens qu’du seum envers c’monde qui m’a vu naître
Sombre est la ruelle
Ce soir, dans la ville, je n’fais que des tours
Ce soir, c’est l’obscurité que j’épouse
Khey, tous mes potos planent encore plus que mes doutes
En rouillant sur le banc, près des pervers et des schlags
J’ai méprisé l'cœur de ceux qui m’aiment
Souvent testé par des humains détestables
J’suis tombé dans le piège de ceux qui freinent
Dans l’davos, j’ai senti les coups d’schlass
De ces losers et ces traîtres
Et j’peux pas dire que ces douleurs étaient belles
Autant qu’j’ai conscience que ma couleur est ébène
Ce soir, j’suis en décalage, l’insomnie m’cala
J’ai les cernes de Gaara, hein
Du 95 à Douala, j’crache mon stress
Mon gava, j’fais pas d’mala, nan
Plus l'temps pour les palabres
On a assez erré dans l'bât' comme des cadavres
Ce soir, c’est la cata, j’ai la mine grise
Comme tous les chats qui s’baladent, hey
Baisse la tête, mon frère, c’est pas l’éclate
Tant de belles pupilles perdent leur éclat
Ça relève de la folie ou du miracle
Que même dans cette vie d’esclave, man, on s’esclaffe
Que du spectacle
J’suis dans l’mal comme c’monde en perdition
Ce soir, j’me sens seul sous ce ciel si sombre
En m’demandant sans cesse : "Est-ce que j’me relève si j’tombe ?"