(Les gens, ils aimeraient pouvoir s’arrêter et dire : « Tiens, quel… Quel beau parterre ! » , « Quelle magnifique asymétrie ! », oh et, « quelle belle tonalité de briques ! ». Mais on n’leur donne pas l’occasion non plus ! Alors ils préfèrent rester devant leurs téléviseurs, et c’est dommage. Moi, personnellement, si j’avais dû concevoir ce genre de choses, j’aurais vu une habitation, tu vois, de plain pied, avec de grands parterres très aérés, un peu à la Frank Lloyd ! Typiquement dans l’esprit des… Des habitations japonaises, parce que ces gens-là malgré tous leurs défauts avaient compris beaucoup d’choses, hein !)
Ces quartiers-là
Portent le nom des arbres enterrés sous le décor
On arrive là
Au milieu de mille pavillons incolores
C’est c’qui m’a plu
Le rêve américain, tout prêt à se briser
Et dès le début
J’étais la flaque de boue dans l’allée de graviers
C’était la vie qu’ils avaient tous voulu un jour
Ils jouaient au foot dans les jardins et savaient dire bonjour
Quand il y avait une fête, ils accouraient, dès qu’il faisait beau
Il y avait toujours des canettes et des biscuits pour l’apéro
[Refrain]
Oooh, je suis le videur du quartier
Oooh, je suis le videur du quartier
Méfiez-vous, défiez-vous
Cachez-vous, lâchez-vous
Au moindre bruit
Je suis l’appel à la police, aux accents de revanche
Quand ça me dit
Je suis le nuage qui vous cache le soleil du dimanche
Les p’tits ragots
Je suis la rumeur qui monte à travers les persiennes
Les belles autos
Je suis la jalousie qui plane au-dessus de leurs domaines
Je suis la haie qu’on taille chacun de son côté
Le « Bienvenue » qui a disparu du paillasson d’l’entrée
Je suis le chien qui aboie, la tondeuse du matin
Je suis l’plateau télé pendant la fête des voisins
[Refrain]
Oooh, je suis le videur du quartier
Oooh, je suis le videur du quartier
Méfiez-vous, défiez-vous
Cachez-vous, lâchez-vous
Demain
Y aura des caméras, des grilles et des cadenas
C’est certain
Ils auront tout appris et n’auront plus besoin d’moi
Un beau jour
Le silence des oiseaux va les clouer au lit
Pris d’court
J’aurais passé de belles années à apaiser leurs vies
Alors une fois encore, je passerai mon chemin
Et si plus rien n’se passe, mon avenir est incertain
Je rendrai le quartier, je laisserai mes affaires
Je pars vers l’Ouest ; je trouverai bien quoi faire
[Refrain]
Oooh, je suis le videur du quartier
Oooh, je suis le videur du quartier
Méfiez-vous, défiez-vous
Cachez-vous, lâchez-vous
Méfiez-vous, défiez-vous
Cachez-vous, lâchez-vous