La pirogue et le Cèdre

Sénégal tu me manques, toi et ton sable
Ca fait un bail que j'ai pas foulé ton charme
J'ai prétexté les études, le BAC, mais
Aujourd'hui, je suis responsable et adulte, je l'admets

2003 ca fait loin, moi qui venait tous les ans
Bien dans mes jambes, je te connaissais sous tous les angles
J'ai fait mon salut de Gorée à Saly
N'Gor, hardcore est la vie, Senghor aurait pali

Il parait que le "Point E" est méconnaissable
Que la piscine olympique a changé le paysage
Je me questionne car le temps efface plein de traces
Est-ce que les gars disent encore "boy" à chaque fin de phrase ?

Des plats que trop j'aime, coupure de courant
A la prochaine, sauf si t'as un groupe électogène
Je ne voyais ni l'été ni l'hiver passer
Le 56K n'était que dans les cybercafés

En fait, je nesuis pas venu depuis le décès de grand-mère
Le lac Rose l'est-il encore ?
Et puis dans la foulée, il y a eu celui de tonton
Le lac Rose l'est-il encore ?

Je te vis dans les yeux de ma mère
Inutile de dire à quel point tu comptes
L'Afrique de l'ouest, l'ouest dans le sang
J'ai mes souvenirs d'antan, loin des "wesh, wesh, hun"

Sunugal ... notre pirogue

Liban tu me manques, car tu m'es inconnu
Ouais, autant dire tu me hantes
J'ai peur de me tromper dans mes mots, dans leur choix
Car l'image que j'ai de toi est sûrement tronquée

Ici, on me parle de toi que pour ta politique
Vos rapports entre voisins, vos querelles épiques
Et c'est si triste quand on connait ta richesse locale
D'avoir à regarder qui donnera l'estocade

Sur la route, nostalgie dans un car plein
Je sens tes voix, j'entends tes parfums
Je sais que mon pays est beau, mais que cherchent-ils
Quand ils montrent les grilles, les jets de parpaings ?

Qui replantera l'olivier ? Je pourrais me taire, mais
Je t'ai dans le sang, je me sens concerné
Et a chaque fois que je le dis, je vois la surprise de tous
C'est vrai, c'est dur a voir sauf quand la barbe pousse

Dans la curiosité de ce qu'etait l'autre
Je ne demandais qu'a te voir quand j'etais mome
Mais parce qu'a ce stade, on me disait "c'est trop tot"
Je t'ai appris entre photos et cartes postales

J'y ai vu des maisons, des édifices
J'ai vu les mêmes s'effondrer en 2006
Le rouge de l'independance s'est transforme en rouge sang
Que le cedre a vu couler sous tes frontieres

Je te vis dans les yeux de mon pere
Et j'ai mal pour lui
L'Asie de l'ouest, l'ouest dans le sang
J'ai mes souvenirs d'antant loin des "wesh, wesh, hun"

Lubnan ... le cedre