L’humain 2.0

[Couplet 1]
Il aspire à devenir un grand cadre
Supérieur quitte à finir gue-din sur un brancard
Synchroniser Google, Androïd sur son phone-tél'
GPS intégré, suivi par les relais antennes
Une pizza surgelée en sortant du taf
Il allume la télé, oui lui c'est un enfant du PAF
Puces RFID, bien sous contrôle, soumis à la firme
Son rêve c'est d'acheter un appartement pourri à la ville
Sa femme siliconée cramée aux UV
Rêve de balnéo', elle aime se pavaner aux buffets
Le nez plein de coke, le bras sous héroïne
Ça traîne tard le soir, dans les endroits glauques, plein de gars sous stéroïdes
Elle est en boite plus qu'à l'église, au taf plus que chez ses parents
Quelle vie lui vend ce brutal Iblis ?
L'humain 2.0 vaut-il plus qu'un animal ?
Je l’emmènerais bien se faire exorciser par un imam

[Pont 1]
Mais que croyait-il ? Qu'il allait s'en sortir ainsi ?
Sans religion, valeur, ni principe ?

[Couplet 2]
Il se soigne avec des placebos chimiques cancérigènes
Oublie souvent de se laver, pas le temps de penser hygiène
Le petit copain de sa fille dort à la maison
Ne débats jamais avec lui, non t'auras pas raison
Rien ne l'intéresse si ce n'est son confort, sa tranquillité
Consomme en finançant des guerres sans ambiguïté
Il parle de paix et d'amour car c'est la mode simuler la bravoure
Bobo sur les bords, il aime écouter Aznavour
Ses racines ou sa religion : il s'en tape
Il croit pas aux djinns par contre sur les OVNI il se rencarde
Il a un lecteur de disquettes, il effleure le vice presque
A chaque fois qu'il y a moyen d'se faire le beurre, le bifteck
Il a voyagé dans le monde, ne voyait que la plage
Il a le syndrome de l'élite, du premier de la classe
Pour lui rien n'est plus sécurisant qu'une banque
Il te le dira, rien n'est plus puissant qu'une vente
Oui il prône la liberté, c'est un esclave du diable
Il se fout bien de la vie rurale et des espaces plus viables
Tu peux le sermonner, t'en feras plus un homme sage
A moins d'un miracle, bienvenu chez les 2.0 garants d'un monde admirable

[Pont 2]
Que croyait-il ? Qu'il allait s'en sortir ainsi ?
Sans foi, ni loi ? Sans religion, valeur, ni principe ?

[Couplet 3]
Ça parle mode, cinéma, séries télé
Pensent tous qu'ils méritaient les billets qu'ils ont gagné
Le délibéré ultime n'existe jamais en leur âme et conscience
On leur a mis de la confiance à la place du bon sens
Ils voient les hausses des prix, les drames, les inégalités
Mais perdus dans leur fausse mondanité ils prient les diables
Malhonnêtes envers les pauvres, honnêtes envers l'Etat
Quand se resserre l'étau, ils bossent dur, ils restent enfermés tard
Leurs gamins délinquant leur mènent la vie dure
Bat des vieux pour du Ted Lapidus, leur saigne la figure
Autant leur faire la piqûre pense-t-ils, ils perdent l'habitude
De parler franc avec amour avec une ferme attitude tranquille
A Castorama ils bloquent au rayon des cordes
Se fait des films obscurs parce que sombre est son décor
Ça finira mal, sa femme le sait, vie banale et âme blessée
Agressée par ses démons elle ne lutte plus pour fuir la balle
Une vie sans Dieu, croyait-il assumer la mort ainsi ?
Repense aux drogues, la chirurgie, l'anorexie
Si j'te parlais de la tombe tu couperais le son de peur
Vivre dans l'espérance d'un bon jugement, seul les bons le peuvent
Fini la télé, l'ordi, les clips
Valait mieux viser le paradis que la lune lors d'une éclipse
Viré d'un monde éphémère comme d'un appart' insalubre
Oui tu ferais mieux de te racheter parce qu'ici bas rien ne t'appartient ça urge

[Outro]
Mais que croyait-il ? Qu'il allait s'en sortir ainsi ?
Sans foi, ni loi ? Sans valeur, ni principe ?
Bonne chance à tous