J'aime ton corps de ballets roses
Où mes mains en balais déposent
Des pépites sous l'eau qui dort
Balayées de lumière
Je vois des poussières
Avec des reflets d'or
A crever sous les dunes
A ruiner la lune
A faire un homme mort
J'aime ton corps de délit grave
Où le feu du délire aggrave
Le creux des lits où tu as chaud
Délicate crevasse
Où mon temps se passe
A rêver en sursauts
Torturé, solitaire
A rentrer sous terre
A chaque soubresaut
J'aime ton corps de métier d'armes
Dont la moindre amitié alarme
Les canons pointés de ton oeil
Et tirant boulets rouges
Sur tout ce qui bouge
Et passerait mon seuil
Admettez, Messieurs-dames
D'éviter le drame
Et de me laisser seul...
Près de ce corps de garde ferme
Qui, jaloux, me garde et m'enferme
Mais qui me rend enfin heureux