Frères humains

[Paroles de "Frères humains"]

[Refrain]
Aux heures de solitude qui m'font gagner du temps, qui favorisent mon perfectionnement d'mutant
À ceux qui soignent la douleur violette en s'butant
À mes frères qui boudent l'ignoble danse du temps
Aux heures de solitude qui m'font gagner du temps, qui favorisent mon perfectionnement d'mutant
À ceux qui soignent la douleur violette en s'butant

[Couplet 1]
Pour toi mon frère, enfermé derrière une épaisse porte en fer, qui manque de shit, qui passe le plus claire d'la journée à t'en faire
Mon frère qui manque de science, d'audience, d'espèces pour aller boire un coup et s'remettre un peu de contenu dans la conscience
Ma sœur au cœur si lourd, d'avoir déjà dépassé les trente berges, n'avoir rien connu des nuits d'velours
Ma sœur qui brûle d'amour pour un papillon qui vole de fleur en fleur, avec une folle fureur j'connais ton cœur qui pleure
Tu bosses pour un enfant ingrat comme la pluie, la neige, le vent, le poids des ans t'a transformé en mort vivant
Au clochard seul avec son clebs et sa piquette
À l'épouse qui porte la sueur d'un autre sur sa liquette
Au possédé endetté à mort à cause du jeu
Au possédé qui vient d'se faire ter-je
Au génie seul avec son idée folle, le poète dont on guide le vol, qui s'confit aux lucioles
Aux animaux qui en savent plus que nous
Au lion qui refuse de s'laisser aller, à hurler avec les loups
Ô destinées ombrageuses qui laisseront pas d'souvenirs, dire qu'on a fumé en sbire l'équivalent des Grandes Rocheuses
Aux morves de plomb qui tapissent l'intérieur des bronches
Au chanceux inconscient d'sa chance qui fait la tronche
Au fort qui s'digère et qui ne dégouline jamais, acharné à se tenir même quand la mousson exagère
L'ouvrier à la forge, l'désert qui croît autour de moi depuis que j'ai cessé les breuvages fermentés à l'orge
Le rute épais émaux, des menstruums épée
À ceux qui disent des mots, qui changent les monstres en hommes de paix
Ô grand mc inconnu
Aux soldats mort de peur
À mes victoires qui ont l'air de compter pour du beurre
À l'existence d'un homme qui est la mort d'un môme ; c'que c'est d'se prendre pour un géant quand on est juste un gnome
Quand l'univers s'étend et qu'on est versé dedans, tout notre sens, ceux qui s'sentaient déjà marginaux à sept ans
Au grand poème récité par ton œil
À toi que j'ai vu en rêve une fois dont j'parviens pas à faire le deuil
Au marbre de Carrare où j'ai sculpté c'flow rare
Les rêveries d'Arthur Rimbaud dans les douces nuits d'Harar
Au premier souffle
À la dernière heure qui sonne
À toutes les aubes qui pansent le cœur des hommes qui souffrent

[Pont 1 : Sample]
Le silence d'un prisonnier inconnu, abandonné aux humiliations à l'autre bout du monde, suffit à retirer l'écrivain de l'exil chaque fois, du moins, qu'il parvient, au milieu des privilèges de la liberté, à ne pas oublier ce silence, et à le relayer pour le faire retentir par les moyens de l'art

[Refrain]
Aux heures de solitude qui m'font gagner du temps, qui favorisent mon perfectionnement d'mutant
À ceux qui soignent la douleur violette en s'butant
À mes frères qui boudent l'ignoble danse du temps
Aux heures de solitude qui m'font gagner du temps, qui favorisent mon perfectionnement d'mutant
À ceux qui soignent la douleur violette en s'butant
À mes frères qui boudent l'ignoble danse du temps

[Outro]
Aux heures de solitude qui m'font gagner du temps, qui favorisent mon perfectionnement d'mutant !
À ceux qui soignent la douleur violette en s'butant
À mes frères qui boudent l'ignoble danse du temps !
Aux heures de solitude qui m'font gagner du temps, qui favorisent mon perfectionnement d'mutant !
À ceux qui soignent la douleur violette en s'butant
À mes frères qui boudent l'ignoble danse du temps !

[Pont 2 : Sample]
Pendant plus de vingt ans d'une histoire démentielle, perdu sans secours, comme tous les hommes de mon âge, dans les convulsions du temps, j'ai été soutenu ainsi : par le sentiment obscur qu'écrire était aujourd'hui un honneur