Feu sacré

Keroemsi :

À ce qu'il paraît, c’est reparti pour un tour alors faisons l’effort
Ca fait des années qu’on puise dans le fond maintenant mettons les formes
J’entends dire que c’est la zizanie alors il faut que l’on réforme
Les inaptes qui déforment les syllabes de leurs discours filiformes
Je te vois me ter-ma les bras en croix, tu t’es jamais cru si fort
Mais j’me protège des vices, mon mic fait office de cruciforme
Cette alliance transpire la sérénité donc sèche sur l’étendoir
Stp détends toi et dis-moi pourquoi tu cries si fort ?!
Je maniais les mots et ça bien avant de décrocher le brevet
J’avais comme une soif de rimes mais autrement je m’abreuvais
Et j’ai fini par me noyer dans des packs de 16 mesures
Où j’ai vomi cette obscure mélancolie, j’te jure…
Ouai, je crachais des copeaux à force d’avoir la gueule de bois
Et me demander de stopper c’est comme demander à un aveugle de voir
D’ailleurs tu vois que je ne suis pas blanc comme neige dans le blanc des yeux
Puis j’ai fini par prendre une tarte à force de marcher sur des œufs
Je ne crois en rien donc à quoi bon sert de faire des vœux
Même si je cogite sur le braquage à l'anglaise à la Française des jeux
Même taillé comme une armoire, tu peux meubler ton discours
On le démonte et ça pendant que le disque tourne…

Refrain :

Du fait, on est des coutumiers
Le cœur y est malgré tous les creux que ça crée
On s’y est trop accoutumé
De ne pas se creuser la tête, ça nous creuse après
Qu’importe, dans l’eau, les coups que tu mets
Que ça casse ou que ça passe à peu de ça près
Reste debout lorsque c’est à bout que tu es
Et continue d’attiser ton feu sacré…

Lexical :

Diamant brut, j’ai su rester fin sans faire de délicatesse
Ni débiter des bêtises afin qu’des débiles acquiescent
J’ai choisi de délier les non-dits pour que les dénis s’affaissent
Et, de dépit, de faire bonne figure malgré les délits de faciès
Je m’en fous qu’mes délires fassent liesse !
Maître de cérémonie mais je viens pas pour donner la messe
Promis ! J’vais pas les laisser m’honnir et j’ferais ap dans l’hégémonie
De ceux qu’osent dire être dans le tur-fu au point qu’mon rap serait momie…
Maudit parce que je fais pas de textes lacunaires
Qu’ils sont le clou du spectacle qu’ils soient ou pas spectaculaire
Qu’ils deviennent réceptacles, que je gratte tant que s’pète l’annulaire
Qu’on spécule ou me sacre comme celui qui ne respecta plus l’air !
Salutaire, c’est pour moi le sens qu’à l’son
J’suis une radio sans stations, je communique pas de cent façons
Mais je retrouve des sensations qu’il fallut taire…
J’sais pas lutter sans passion, plutôt me tuer ou me dire “Sans façon !”
Et je ne peux m’ambiancer quand le verset ne fend pas le front
Ni même encensé si dans les pensées, je sens pas l’fond…
De l'Art sensé ! Pas besoin de sensei pour prendre la leçon
Pour qu’ils soient décontenancés et mordent aux lignes sans l’hameçon !

Refrain x2 :

Du fait, on est des coutumiers
Le cœur y est malgré tous les creux que ça crée
On s’y est trop accoutumé
De ne pas se creuser la tête, ça nous creuse après
Qu’importe, dans l’eau, les coups que tu mets
Que ça casse ou que ça passe à peu de ça près
Reste debout lorsque c’est à bout que tu es
Et continue d’attiser ton feu sacré…