Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Thomas Fersen
Moi qui fait ce trajet
Les yeux fermés
Distrait par un décret
Sans intérêt
J'ai raté l'arrêt
Ainsi je resterai
Pendu par la main
Dans les transports en commun
Je finis ma nuit
Sur la barre d'appui
Sauf si l'on prend mon pied
Pour un vieux papier
Dans les courbes les chromes
Aimantent les mains
Mes doigts meurent sous la paume
De mon prochain
"Robespierre", je vais m'asseoir
"Danton","Desmoulins"
Je traverse l'histoire
Sur un strapontin
Une banquette de moleskine
Un banc de sardine
La foule
Est mon berceau
Je me dépêche vers toi
À l'heure où l'on s'écrase
Elle appuie de tout son poids
Mais la foule est courtoise
Je reçois l'accolade
Des camarades
L'hiver, le froid l'est moins
Dans les transports en commun
Je me rends, mains en l'air
Par le funiculaire
Vers la chaude prison
De ta combinaison
Je poursuis mon rêve
Dans les transports en grève
Et le dernier cahot
Me réveille au dépot
Dans les transports en commun
Les filles sont nerveuses
Les hommes ont le pied marin
Et la main baladeuse
Sur la banquette
Où je me jette
Je tords, le temps est long
Mon ticket de carton
Car l'allure est modeste
À cause des travaux
Et mon coeur, sous ma veste
Est un moineau
Au hasard je rencontre
Le cadran d'une montre...
Si je te dis en plus
Que j'ai raté le bus
Avec ce retard là
Tu ne m'ouvriras pas
Autant faire demi-tour
Et remettre l'amour
Dans le bois, je gratte
Nos deux prénoms
Avec la date
De péremption
Dans les transports en commun...