Vous m'avez toutes fait tant marcher
Que j'en ai usé mes souliers
Mon cœur de pierre s'est fendillé
Il n'a plus d'étanchéité
Le vent, la pluie, le froid, le gel
Toutes ces images conventionnelles
Sur lesquelles on s'extasie tant
Quand on croit que c'est pour longtemps
Toutes ces images dans mes fissures
Me paralysent les membrures
Soudain le soleil devient lune
Et la légère plume enclume
Oh oh hé hé hi hi ha ha !
Comme c'est original tout ça
Un faux poème avec huit pieds
D'ailleurs la SACEM m'a refusé
{Refrain:}
Ne dis jamais jamais, ne dis jamais toujours
Laisse à la mort le soin de prononcer ces mots {x2}
La première était un navire
Avec qui j'ai vogué longtemps
On s'est embarqué pour le pire
Quel équipage, par tous les temps
Comme disait Aristide, railleur
Je l'ai aimée tant que j'ai pu
Mais j'ai plus pu lorsque j'ai su
Qu'elle voulait naviguer ailleurs
Avec une autre j'ai voulu
A mon tour goûter l'exotique
Mais après deux jours de pratique
J'avais trop chaud, je n' vivais plus
Un jour, soudain, moment très rare
Illumination, temps de gloire
Mais les habitudes, le mari
La récupération, la vie
{au Refrain}
Rions, vivons, parlons des fleurs
Visitons le jardin des plantes
Après l'amour, quelle langueur
Mais ta tendresse me fait peur
Mais ta tendresse me fait peur
Tu vas m'y emmener trop loin
Et m'y laisser dans quelque coin
Comme une étoffe sans couleur
Sans doute sommes-nous destinés
A monter puis à retomber
Comme à la foire les manèges
Comme les notes dans les arpèges
Ces mots écrits, ces mots chantés
Anti-poèmes et anticorps
Contre la maladie de mort
Contre les angoisses lancés
{au Refrain}
Laisse à la mort le soin de prononcer ces mots {x2}