Blessure pénale

[Couplet 1: Kam]
Cher saloperie d’frangin, j’t’écris
T’sais, mec, depuis qu’t’es parti, payer tes conneries
C’est l’anarchie dans mon esprit
Dix piges et c’putain d’avocat t’a dit tant pis
Quand j’ai vu la tronche du jury j’me croyais au Mississippi
J’ai pas envie d’t’imaginer coincé dans c’trou à devenir claustro
Avaler leurs saletés d’cachetons et devenir accro
J’espère qu’t’es fort, dehors tout l’monde t’adore
N’oublie pas qu’c’est moi qui viens t’chercher le jour où tu sors
On partira l’plus loin possible de toutes ces histoires
Ces dix anniversaires passés au mitard, et de ces regards
Ici, t’façon c’est mort, chaque jour on repart à zéro
Les petits perdent pas l’Nord, ils t’prennent tous pour un héros
J’ai beau leur dire qu’c’est faux, ils n’entendent pas mes mots
Ils ont tous troqué leur cerveau pour de l’euro
Ils partent de plus en plus tôt, sont d’plus en plus barjos
Remplissent les hôpitaux et partent astiquer les bars, ou partent en cargo
J’essaye de lire dans leur avenir mais c’est encore pire
J’vois qu’du shit, des armes et l’béton à vomir
Chaque soir, j’pars consoler ta mère, elle a besoin d’réconfort
Ça la rassure et ça m’permet d’être un peu plus fort

[Refrain: Kam/Jango]
Des peines, des mots, nos vies, en harmonie
Toujours la pêche, gars, toujours la force, gars
Toujours ta place dans nos cœurs de glace

[Couplet 2: Jango]
Reste digne pour ta family, digne pour ta fille
Et pour toi-même, reste digne
Tu signes pour dix piges, même si ton prestige se distille
Reste droit comme un I, le milieu reste hostile
Derrière les barreaux mec tu croyais quoi
Derrière ces murs tu voyais quoi
Tu crois qu’on t’a mis là pour brailler quoi re-noi
Tu crois qu’la justice c’est toi et moi
J’t’écris cette lettre, et mon combat c’est toi et moi
Les cœurs saignent, j’ai tant d’peine à écrire
Tant d’peine à décrire ton sort pénal
Tant d’peines à faire plier les autres, ton sort fait mal à mes mots
Comme un choc rénal
Fuck! Laisse pas dominer ta haine
Laisser vivre sa haine c’est nominer sa haine comme la schizophrénie
J’me calme car cette lettre m’imprègne trop
J’dépeigne trop ta vie, ton règne gros
Est bien fini nigga
Personne touche à ta môme, ta femme reste en solo
La sono d’ma Polo fait mal aux dents
La folie dans les plans quand j’parle de oit aux potos
Putain c’est chaud comme tu me manques mec
Sois dur comme le roc, fluide comme de l’eau

[Refrain (*4)]
Des peines, des mots, nos vies, en harmonie
Toujours la pêche, gars, toujours la force, gars
Toujours ta place dans nos cœurs de glace