3 secondes pour me racheter

[Couplet 1: Grain]
J'ai rarement fait dans l'détail
Quitte à béton autant qu'ce soit pour d'la vraie maille
Riquet c'est l'point de départ
Dans l'biz local on veut prendre des parts
A 16 piges tu peux être derrière les barreaux ou prendre des barres
Los nous a mis dans l'bain
M'a dit direct prend un loks ici on n'a pas l'temps pour les 5.20
Livraison sur l'parking, respecte la cadence
Intègre c'qu'est le marketing
Offre un joint à la tèce pour qu'elle crie c'qu'elle en pense
Et l'packaging, des pochons plus petits pour qu'ça paraisse plus dense
Gravo c'est grave comme tu plonges vite
Comme dit Youss, tu comptes plus qu'en kilos, en mètres ou en litres
On roule en R5 maquillée
Petit c'est pas ça qu'il t'faut, j't'assure si tu veux briller
On évite les liasses marquées, d'se faire remarquer
On fait deux fois le tour des ronds-points pour s'démarquer
C'est marrant, tu côtoies qu'les gens qui t'rapportent
Quand t'as rien, tu cherches en vain dans l'répertoire un vrai pote
L'argent pervertit, ta meuf subit
Elle sait pourquoi elle a c'rubis
Pourquoi elle se lève chaque jour à midi
J't'assure, tu peux pas dormir tranquille
Quand t'as en attente, sous le lit, 5 kils
T'as creusé l'appart, derrière l'compteur
Des planques dans les pots de fleurs
Rien n'y fait tu mates la rue à 6 heures
Le vrai mac c'est l'baveux
Il bouffe tes enveloppes avec des travs
Et peut-être qu'il galopera même pas
Quand ils voudront mes aveux
Y a qu'du stress dans le gravo
Cherche pas une vie stable, cette voie est en travaux
Le stress te bouffe, t'as plus la valeur de l'argent
La trahison t’essouffle, tu sens plus la chaleur des gens

[Couplet 2: Gaye Cissokho]
On a été formés par des grands qui écrivaient en phonétique
Qui se sont mis à l'espingouin et l'anglais pour les trafics
Seize ans, le dos au mur et les pieds dans l'vide
Le décès d'nos pères et les factures font de nous des enfants adultes
Le choix entre un salaire de porte-valises
Ou faire des arrachages pour remplir la calebasse
A la tèce, les daronnes payent le loyer pour leur fils et pour les cafards
Dix-huit ans c'est l'âge de s'organiser en bandes
Et de monter des sous
Monter un four de pilons, de galets
Vingt ans, monter à la source
Puis surviennent les galères comme quand y a une chasse sur la route
Les affaires c'est la paranoïa
Quand y a des pertes les nègres vont au village pour s'véla
Les boukaks pensent qu'y a eu du sour
Les heures et la roue tournent dans l'périmètre
Personne compte sur la retraite
Donc ça charbonne, ça coffre à gauche
Alors que d'autres misent tout dans des gros fers
Fin 90, avenue d'Flandre, ça brassait tellement
Que ça passait plus de temps à faire les comptes qu'à vendre
Mais l'oseille ramène les histoires
Hier, des petits jeunes y sont restés

[Couplet 3: Grain]
J'sens pas cette transac à Stains en pleine nuit
Mon instinct crie qu'ça pue les ennuis
L'appât du gain t'met à découvert en temps de pénurie
Associés saucissonnés, cargaisons arraisonnées
Faut que vienne l'heure de raisonner
Avant qu'les stups viennent sonner
Pètent toute la tréso, tous ces risques pour zéro
Dans la langue pénale, t'es la tête du réseau, gravo
De toute manière ça finira mal
S'il veulent mon portrait, ils ont qu'à m'flasher
Y aura plus d'empreintes quand on va s'crasher

[Refrain (*2)]
Seigneur pardonne-moi, sors-moi du terrain
J'voulais faire comme toi, multiplier les petits pains
J'ai péché, ils frappent à ma porte
Maintenant j'ai trois secondes pour me racheter
Seigneur j'vous jure, j'arrêterai de vi-ser
Les coups d'vice si jamais j'ai un vice de procédure
Seigneur pardonne-moi, sors-moi du terrain
J'voulais faire comme toi, multiplier les petits pains