1984
1984 & VII
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1984
[Introduction]
"Pas de mensonge, quels sont vos vrais sentiments envers Big Brother?
-Je hais cet homme
-Il faut l'aimer, il ne suffit pas de lui obéir, il faut l'aimer"
[Couplet 1]
Déambuler dans ces couloirs, sans jamais s'émouvoir
Big Brother m'observe et les regards vides me cernent
Dans ce nouveau monde, tout est si morne, stérile et monotone
Car nous sommes ici privés de l'essentiel, aucun plaisir charnel
La bouffe dans une gamelle leurs lois qui nous harcèlent
Mais alors où mène "La minute de la haine" ?
Il est dit que les pensées personnelles sont malsaines
Ici en Eurasia, il n'y a jamais de paria
Les souvenirs s'effacent, au fil que les jours passent
Mais comment oublier les mensonges proférés ?
Les rations diminuées et les articles truqués ?
Je désire connaitre la mer et le ciel
Je sais que mes envies sont celles d'un criminel
Je réalise qu'il me faut sortir de ce cauchemar
Mais existe-t-il une échappatoire ?
[Refrain x2]
Je suis le dénommé 6079, Smith W. Pas vraiment prisonnier
C'est une tôle sans barricades, il n'y a pas d'ailleurs
Selon mes camarades du Parti intérieur
[Couplet 2]
Il n'y a pas de saint auquel se vouer
Il est temps de m'avouer que le parti a perdu
Ma passion et ma foi, juste un sujet d'études
Pour le sommet de l'État, rejeter leur propagande
Découvrir les bas-fonds, toutes ces émotions
Qu'ils ont tenté de supprimer
C'est par l'exemple que nous sommes endoctrinés
Nos croyances s'alimentent, les vérités se démontent
Et la colère nous hante
Ils ne tarderont pas à débarquer chez moi
Afin de me condamner pour crime de la pensée
Mais deux et deux font quatre et je hais l'Eurasia
À grands coups de matraque, ils me passeront à tabac
Je n'ai pas le choix de ce que mes yeux voient
Il est vrai que je crains d'aller dans la salle 101
Là où on torture, ils connaissent nos peurs
Et rien de m'effraie plus que leurs énormes rongeurs
[Refrain x2]
[Couplet 3]
Je fais les cent pas dans cette petite cellule
Ils ont tout découvert, ils veulent que je capitule
Il est déjà trop tard, plein de souvenirs
Se bousculent dans ma mémoire, je m'attends au pire
Mon bourreau m'attend, il m'allonge et m'attache
Avant l'écartèlement, je ne suis pas un lâche
Mais la douleur est atroce, je n'ai plus de force
Mes dents se décrochent, ma rédemption s'amorce
Veuillez me pardonner, mes doutes sur votre règne
Mais je ne peux oublier les prolétaires qui saignent
Car l'espoir est chez eux, je rêve de la victoire
Des plus nombreux et vous pouvez me croire
Le diable les a élu car ici leurs vies
N'a pas lieu d'être vécu, ma conscience se délie
Depuis ce quatre avril, rien n'est plus pareil
1984 : l'année de mon réveil
[Refrain x2]
[Scratchs]
Big Brother is watching you!
[Outro]
"Une question: "Comment un homme s'assure-t-il de son pouvoir sur un autre?"
-En le faisant souffrir
-C'est exact, l'obéissance est loin de suffire, le pouvoir, c'est infliger souffrance et humiliation. Autrement, rien n'est vraiment assuré. Le pouvoir, c'est déchirer l'esprit humain. Et le remodeler sous de nouvelles formes de son choix. Le pouvoir n'est pas un moyen, c'est une fin. Dans notre monde, il n'y aura plus que triomphe et abaissement.Tout le reste, nous le détruirons. Le passé est à jamais banni. Pourquoi? Simplement parce que si l'on coupe l'homme de son passé, alors on peut le couper de sa famille, de ses enfants, des autres hommes. Il n'y a aucune fidélité, il n'y a aucun amour. Excepté pour Big Brother. Tous les plaisirs de l'émulation, nous les détruirons. Si vous voulez une image du futur, Winston, imaginez une botte qui piétine un visage humain à jamais."