On ne se sépare jamais de son trac
On a beau l'enfouir au fond de nous même
Derrière nos sourires, derrière nos postures d'hommes sûrs de soi
Le trac persiste comme un virus qu'on aurait maltraité...
La première fois que j'suis monté sur scène
J'avais ce genre de boule au ventre
Celle qui vous noue les cordes vocales, avec le reste des entrailles
Je m'en souviens comme si c'était hier, de ce premier concert
C'était au Mont-Gaillard, dans la salle Charlie Chaplin...
C'est là que tout a commencé, sans aucune notion scénique
Sans lumières, sans costume, ni aucune mise en scène
Je venais, sans m'en rendre compte de prendre une forte dose
De la drogue des artistes : de ce subtil mélange d'applaudissements
D'acclamations et d'adrénaline...
Depuis, j'me suis produit dans toute sorte de salles
J'ai foulé toutes les matières de scènes possibles
Le béton, le bois, la moquette...
J'ai affronté toutes sortes de publics
Des plus puristes aux festivaliers
En passant par les plus réfractaires des Ghetto Youth...
Et me voilà toujours sur pieds...
Moi, l'ancien bègue de l'école Pauline Kergomard
Me voilà maître de cérémonie
Je suis l'Arabian Panthers !
De la trempe des bêtes de scènes
L'homme aux mille concerts, donnés aux allures de meeting
De ceux qui, une fois le show fini
Peuvent remplir un seau de sueur en tordant leur propre t-shirt...
C'est pas de la prétention, c'est pas de l'arrogance
C'est du dévouement, un profond dévouement
Adressé à la foule...
Je viens du Havre, de là où "même la Mer fait la Manche"
Comme dirait mon pote Brav...
Et dans quelques jours à Paris...
Mon patronyme illuminera le Boulevard des Capucines !
Y'a pas des masses d'Havrais qui ont piétiné le sol de chez Bruno Coquatrix...
Alors je sais qu'en voyant la file d'attente
Sous les néons rouges de l'Olympia
Un vieil ami repointer le bout de son nez au fond de mes boyaux...
Et me chuchotera "Hé, je serai toujours là, du Hall au Music'Hall..."