[Paroles de "Les grands déçus domptés du grand lundi docile"]
La brume est dense
La nuit s'achève
Le jour se lève
La marche commence
Ils deviennent exactement ce qu'ils ont choisi
Mais ils n'on conscience de rien
Ce sont les Grands Déçus Domptés du Grand Lundi
Les Grands Déçus Domptés du Grand Lundi Docile
Ils se pensent prisonniers des terrestreries
Aucun possible, aucun moyen
Et, chaque matin, le cœur vide et le regard gris
Ils partent après leur implacable « Ainsi soit-il. »
Le passé les poursuit
Le futur les fuit
Le ciel coupé par le bon sens et les désillusions lucides
Ils traînent leurs cages inhabitées
Leurs cellules vides
Un gros sac d'images humides
Sur leurs épaules crispées
Un gratteux post-daté
Frippé, frigide, au bout du nez
À grands coups d'en-attendant
S'empilent leurs semblants de vie
Piles de jours sans aujourd'hui
Longue, longue file d'instants vacants
Longue, longue, longue file d'instants sans décide
Trésors couverts de vert-de-gris
Corps de vierges couverts de vieilles rides
Ainsi soit-il, soit-il ainsi