Les chercheuses d’or vont aux Champs Elysées
Chercher sur les terrasses tout l’or qu’on voit briller
Les chercheuses d’or, enfants des magazines
Croient au courrier du cœur, aux gloires de pacotille
Elles sont arpètes, sténos ou midinettes
Elles rêvent le soir de vedettes, de dollar
Les chercheuses d’or rusées ou ingénues
Pour le cinématographe mettent leur âme à nue
Les chercheuses d’or, qui brûlent de briller
Donnent leur corps pasteurisé à qui veut les aider
Les chercheuses d’or cherchant à se faire un nom
Donnent vertu et prénom avec leur téléphone
Les chercheuses d’or lasses de ne rien trouver
Comprennent un peu tard et courent, courent à près
Les maris en or, les amants fortunés
Qu’on voit trainer le soir sur les Champs Elysées
Elles rêvent aux courtisanes, aux starlettes arrivées
Qui d’alcôve en alcôve deviennent reines du pavé
Mais pour être pêcheurs d’hommes, il faut savoir nager
Et sentir quand ça mord afin de ne pas se donner
Aux messieurs arrivés qui vendent au prix de l’or
Rêves, drogues ou fumée aux gens du monde en tiers
A toutes ces malheureux qui du fond de leur nuit
Courent, courent après les étoiles qui fuient
Les chercheuses d’or vont aux Champs Elysées
Chercher sur les terrasses tout l’or qu’on voit briller